vendredi 30 décembre 2011

Peinture: Villefranche-sur-Mer

En ce moment, je profite de mes vacances dans le Nord pour peindre. Et comme il fait froid et gris ici, j'utilise mes propres photos comme sujets qui ont le bon goût de ne pas bouger ni changer de couleur. 

Et j'ai tout de suite pensé à Villefranche-sur-Mer. Parce que c'est définitivement l'un des endroits les plus enchanteurs de la Côte d'Azur. Vous allez comprendre pourquoi.


Baie de Villefranche (photo Wikimedia Commons)
À gauche vous avez le Cap-Ferrat, et à droite ben c'est Villefranche


avec son eau si délicieusement bleue...


Ah, ces petites ruelles moyenâgeuses étroites si pleines de charme... Tellement étroites d'ailleurs que l'une d'entre elles est en fait un tunnel! C'est la bien nommée rue Obscure:

(image Wikimedia Commons)

Pour ma séance de peinture, j'ai sélectionné une image moins  violemment colorée, mais qui m'a touchée. C'est le chemin de ronde de la citadelle de Villefranche qui mène au port de la Darse:


J'ai choisi d'appliquer du mortier aux endroits pierreux et de la pâte à relief sur les pierres. Et j'ai obtenu ça:

Acrylique sur papier

Nul doute que Villefranche m'inspirera à nouveau!

Tiens au fait, à propos de peinture: j'ai créé une nouvelle page sur ce blog, qui présente toutes mes peintures depuis quasiment le début (voir les onglets en haut). Allez y jeter un coup d'œil si ça vous intéresse!

jeudi 15 décembre 2011

Spécialités locales: la vraie salade niçoise et le pan bagnat

Hmm, vous êtes sur la Côte (ou pas) et vous avez envie de manger niçois mais léger et pas cher? Ne vous compliquez pas la vie, c'est une salade niçoise qu'il vous faut. Facile me direz-vous. Mais attention: savez-vous différencier l'authentique de la frelatée? Parce qu'à Nice on ne déconne pas avec ça.

Bon déjà, la salade niçoise n'est composée QUE d'ingrédients locaux et frais. Que voici:

Ingrédients:

- mesclun
- tomates
- poivrons verts
- olives de Nice
- cébettes (petits oignons)
- févettes (petites fèves locales)
- ail
- basilic
- anchois
- thon
- œufs durs 
- radis (facultatifs)
- cœurs d'artichauts violets (facultatifs)
- huile d'olive et vinaigre balsamique
- sel et poivre



Comme elle est très complète, elle n'est en généralement pas servie en entrée, mais fait souvent office de plat principal.

Et si vous voulez la déguster en pique-nique sur les galets de la plage de Nice par exemple, ben demandez sa version portable: le pan bagnat. C'est tout bête: un pain rond spécial, épais, fourré à la salade niçoise, et généreusement arrosé d'huile d'olive. C'est d'ailleurs de là d'où vient son nom: pan bagnat signifie pain mouillé (baigné quoi). On le trouve dans toutes les boulangeries et snacks de Nice (et un peu autour).



Donc vous avez compris hein, si vous voyez de la salade niçoise avec du riz ou des pommes de terre, fuyez, ce n'est pas de la vraie!

J'insiste sur l'authenticité, mais ce n'est pas de la blague, les Niçois prennent ça très au sérieux, eux. Comme ici et . Pas question de dénaturer le symbole le plus connu de leur gastronomie! 


C'est ainsi qu'ils détournèrent la fameuse expression: "M'en bati, sieu nissart!"
("je m'en fiche, je suis niçois!")

samedi 3 décembre 2011

Seborga, le village qui se prenait pour une principauté

Un des nombreux avantages de la Côte d'Azur, c'est que l'Italie est juste à côté. Et puis à Nice notamment, on se sent culturellement proche de l'Italie (n'oublions pas que le comté de Nice fut italien avant d'être cédé à la France il y a 150 ans). Malgré cela, un petit tour chez nos voisins s'avère toujours bien dépaysant!


À l'occasion d'une de mes excursions en Ligurie (la région limitrophe), j'ai découvert l'étonnant petit village de Seborga, situé à moins de 10 km de la frontière, dans la province d'Imperia. 



Voici son étrange histoire. 

Seborga était un ancien fief des comtes de Vintimille. En 954, il fut cédé aux moines bénédictins de l'abbaye des îles de Lérins (qui sont en face de Cannes). En 1729, cette principauté alors indépendante fut vendue au prince Victor-Amédée II de Piémont-Sardaigne. Mais cette vente ne fut jamais jamais payée ni enregistrée. A cause de cet oubli, Seborga ne fut pas mentionnée dans l'Acte d'Unification du Royaume d'Italie en 1861, et fut également oubliée à la formation de la République italienne en 1946. Bref, le flou juridique.

Dans les années 60, le fleuriste du village, Giorgio Carbone, commença a promouvoir l'idée que Seborga était du coup toujours historiquement indépendante. Il fut tellement convaiquant qu'en 1963, les habitants l'élirent Prince Giorgio Ier de Seborga à 304 voix contre 4. Son règne prit fin à sa mort en 2009.


plaque commémorative sur le mur de sa maison

En avril 2010, un certain Marcello Menegatto, promoteur immobilier, fut élu comme nouveau prince et intronisé sous le nom de Marcello Ier.



Alors bien sûr, quand on est une principauté, même autoproclamée, on a besoin d'une frontière et d'un drapeau:




Mais ce n'est pas tout! Seborga s'est également dotée d'une monnaie, le luigino, modestement indexée sur le dollar américain. Renouant ainsi avec la tradition, car les moines de Lérins en leur temps frappaient également leur propre monnaie. Hélas, la production de luigini cessa en 1996. Voici un exemplaire à l'effigie de Giorgio Ier:



Seborga a aussi ses propres timbres:


Son propre passeport:



Et puis son hymne et son gouvernement. Au fond, même avec ses 5 km² (plus de deux fois la surperficie de Monaco quand même), la principauté de Seborga a tout d'une grande! La différence, c'est que tout cela n'est que folklorique. Car le gouvenerment est en concurrence avec le représentant légal du gouvernement italien, c'est à dire la mairie, seul bâtiment du village à arborer un drapeau italien. Et bien sûr, tous les services publics sont fournis par l'État italien. Pourtant, il parait que les deux s'entendent bien.

Et puis après tout, ce folklore attire les touristes:

un bon client

Même le restaurant principal du village annonce la couleur: il faut dire que le patron n'est autre que le Ministre des Affaires Étrangères en personne!

il Principe, ça veut dire le Prince, bien entendu

dimanche 6 novembre 2011

Peinture d'après nature: l'Estérel

Ceux qui me connaissent bien le savent sûrement, mon hobby préféré, c'est la peinture. J'avais arrêté pendant une période, mais en ce moment, je m'y remets sérieusement. Bon, ce n'est pas la meilleure saison hein, mais ce mardi de la Toussaint il faisait suffisamment beau pour que je parte avec mon chevalet et une amie, pour aller gribouiller dans la nature. J'ai choisi un de mes endroits favoris dans le coin: le massif de l'Estérel.

C'est un tout petit massif de rien du tout, situé entre Mandelieu-la-Napoule et Saint-Raphaël (en gros 30 km de long quoi). Ce qui ne l'empêche pas grandiose, car sa roche volcanique est d'une extraordinaire couleur rouge. La route qui le longe le long de la mer offre de tels paysages, qu'on l'appelle la Corniche d'Or, rien que ça. Allez, pour vous donner une petite idée:



Nous avons rapidement trouvé une adorable petite plage de galets roses et gris, avec vue sur une flamboyante falaise. J'ai posé mon chevalet, et après quelques heures, j'ai obtenu ça:

Acrylique sur papier, 36 x 51 cm


Durant la séance, le soleil s'est amusé à jouer à cache-cache avec les nuages, ce qui donnait ces effets-là:


Inutile de dire qu'il a donc fallu peindre à toute vitesse, ce qui rendait le défi encore plus intéressant. En tout cas je remets le couvert dès que possible!

lundi 31 octobre 2011

Port Grimaud, la Venise de Provence

J'ai eu l'occasion de visiter le mois dernier un endroit plutôt incongru de la Côte d'Azur. C'est un village dénommé Port-Grimaud,  tapi au fond du golfe de Saint-Tropez, dans le Var. Il a une particularité qui le rend spécial, saurez-vous deviner laquelle?




Mmmmh, tout cela est incontestablement provençal, mais ça rappelle furieusement Venise, non? Hé bien c'est totalement fait exprès! Ce village a en effet été construit dans les années 60 et 70, sur un marécage. Ce projet incroyable est sorti tout droit de l'imagination d'un architecte, un seul, François Spoerry (1912-1999). Ce dernier a donc conçu tout le village, de A à Z. D'ailleurs, on ne devrait pas parler de village, mais plutôt de cité, ou de copropriété, car tout est privé. En effet, la construction a été entièrement financée par des capitaux privés. Tout est entretenu grâce aux charges que payent les propriétaires. Et tous ces derniers ont droit à un quai privé permettant d'y amarrer leur bateau. Ouais, ce n'est vraiment pas un village classique!

Vu de haut, c'est assez marrant:

(image Wikimedia Commons)


Alors si vous venez visiter la cité, n'oubliez pas de louer un petit bateau à moteur pour une demi-heure, vous ne le regretterez pas! Ah, petite précision: un commerçant m'a révélé que seulement 4% des logements à Port Grimaud sont habités à l'année, ce qui signifie que TOUT est fermé en hiver...

Et quand vous aurez fini votre visite à Port-Grimaud, passez donc voir Grimaud, commune qui lui a donné son nom et située à quelques kilomètres de là. Grimaud est bien un authentique village varois pour le coup.

avec son vrai château...

et son vrai moulin!

vendredi 7 octobre 2011

Les calanques de Marseille (part 3)

Et voici le dernier épisode de ma série consacrée à Marseille! Je vais enfin vous présenter les fameuses calanques, et je peux vous dire que je vous ai gardé le meilleur pour la fin. Car franchement, si ne vous deviez voir qu'une chose dans la cité phocéenne, ce serait celle-ci. Mais au fait, savez-vous ce que c'est?

Alors une calanque (calanca ou calanco en occitan ou provençal), nous dit Wikipedia,  est une formation géologique particulière se présentant sous forme d'un vallon étroit et profond à bords escarpés, en partie submergé par la mer. On les trouve sous cette forme autour de la Méditerranée, et sous ce nom dans le Sud-Est de la France. C'est un peu un fjord du Sud en quelque sorte. Bref, imaginez de l'eau de mer terriblement turquoise creusant des avancées dans de hautes falaises de calcaire.

Le massif des calanques marseillais s'étend sur plus de 20 km de long sur 4 km de large entre Les Goudes, au sud de Marseille, et Cassis. Attention, on entend souvent parler des calanques de Cassis mais en réalité, toutes les calanques sont situées sur le territoire de la commune de Marseille (8ème et 9ème arrondissements), sauf la dernière, Port-Miou, située sur le territoire de Cassis. Il y en a une bonne quinzaine en tout.


image Wikimedia Commons


 Comme j'ai eu la chance d'en voir plusieurs, je vous rapporte des photos appétissantes:

la majorité des calanques ne sont accessibles qu'à pied
Panorama en descendant vers Sugiton

Cap Morgiou

Certaines calanques sont habitées:

Port-Miou

Callelongue


D'autres sont quasiment inaccessibles, même aux bons marcheurs. Malgré cela, vos pieds restent encore le meilleur moyen de visiter les calanques. Pour les plus motivés, le GR 98-51 parcourt tout le massif sur 28km (soit la bagatelle de 12h de marche). 



Quand aux sentiers d'accès aux calanques, ils sont parfois difficiles et dangereux, ce qui ne les empêche pas d'être surfréquentés! J'y ai vu des familles entières avec bébé, landau, personnes âgées et toutous!

Sugiton, côté plutôt sympa du 9ème arrondissement


Alors comme c'est un milieu exceptionnel et fragile, le bivouac y est absolument interdit, et en raison des risques d'incendie, l'accès au massif est parfois fermé durant l'été. Un conseil: allez-y hors saison. Mais si vous tenez absolument à y aller en été, sachez que l'eau de mer y est très fraîche! Ceci est du à la présence de nombreuses rivières souterraines qui s'y jettent (et peut-être au mistral aussi). Si vous ne tenez pas à vous baigner, visiter les calanques en bateau peut être une bonne idée.

En attendant, pour protéger le site, un projet de création d'un parc national est actuellement à l'étude.

Au fait, saviez-vous que les calanques marseillaises renfermaient un trésor caché? Sous la pointe de Morgiou, à 37m de fond, se trouve l'entrée d'un long boyau débouchant sur une grotte décorée de peintures préhistoriques, la grotte Cosquer. Ses parois sont ornées de peintures et gravures datant de 27 000 à 19 000 ans avant J.-C. et représentent des animaux terrestres (bisons, bouquetins, chevaux…) aussi bien que marins (phoques, pingouins, etc...) Elle doit son nom à celui qui l'a découverte en 1985, Henri Cosquer. À la suite d'un accident mortel de plongée, l'entrée est condamnée et seuls les scientifiques peuvent y accéder.



Ah, croyez-moi, je n'ai pas fini de vous parler de calanques, car dans un prochain article je vous parlerai des calanques de l'Estérel, plus proches de chez moi, et très belles aussi...